Tatouages
Tatouages
Bruno Timmermans peut être qualifié de photographe « Digital ». L’acte de photographier sur le vif disparait au profit de l’ordinateur, de la palette graphique et de la retouche numérique. Il incarne ce qui sera indéniablement une bonne part de la photographie du XXIème.
Son travail et son esthétique peuvent être réunis sous l’appellation de « tatouage numérique », ses oeuvres résultant d’accumulations d’images et de transparences sur un corps ou un visage.
Plus personnelle encore que sa série « new Icons » initiée en 2010 dans laquelle il recompose des visages connus à partir d’images issues d’internet, sa nouvelle série « Tatouages » est entièrement réalisée à la palette graphique.
Toujours sur fond noir par souci de neutralité, alors que le but recherché consistait à « raconter » la vie d’une célébrité à travers la symbolique des éléments rapportés sur son visage, la série « Tatouages » tente de représenter une population ou une communauté à travers l’art du tatouage et ses codes iconographiques.
« Irezumi+ » illustre le Japon et les tatouages Yakuza (mafia Japonaise). L’ensemble forme une sorte de « chemise » encrée sur la peau de cet homme, l’habillant littéralement entre autre de carpes koï, de dragons, de serpents ou de samuraïs. Dans cette composition traditionnelle on retrouve également les fameuses fleurs de cerisiers qui, si vous les voyez, signifient que vous êtes sur le point de mourir selon une légende urbaine. « Biker+ » exprime tout l’esprit de « Son of Anarchies » via les représentations de pin-up, de têtes de mort enflammées ou de drapeau confédéré.
« Maori+ » est en quelque sorte un retour aux sources du travail de Bruno Timmermans car avant de se consacrer exclusivement à la photo contemporaine et à l’art numérique il privilégiait une approche ethnographique réalisant des voyages de plusieurs mois au sein de tribus en Papouasie et en Afrique.
Sa démarche artistique fait écho aux expositions du Musée du Quai Branly, Paris « Tatoueurs, tatoués » ou au travail d’autres artistes comme Wim Delvoye ou Jean-Luc Moerman. De moins en moins réservé aux marginaux, aux criminels ou plus simplement aux « rebelles », ne pas être tatoué deviendrait presque de la dissidence.